Le Nauvrage - deuxième partie

La tempête se déchaina cette nuit et de terrifiantes silhouettes rôdaient autour de la crevasse.

En parlant avec mes compagnons d'infortune j'appris que dernièrement d'autres naufragés s'étaient échoués sur les plages avoisinantes et qu'après que leur campement fut balayé par les vents ils avaient du se résoudre à trouver refuge dans le réseau de tunnels qui s'étendait derrière les falaises. Personne ne les avait revu depuis lors et ils me déconseillèrent de suivre leur piste.

Faisant fit de leurs avertissement je m'enfonça dans ces galeries qui plongeaient dans l'obscurité, étonnamment l'absence de lumière n'était pas un problème car une lueur apaisante s'échappait du roc.
Ces tunnels semblaient sans fins et au bout d'un certain temps j'aurai juré voir des empreintes dans la pierre comme s'ils avaient été creusé à même la main. D'ailleurs ceux dans lesquels je me trouvait à présent différaient très nettement des tunnels du fond de la grotte, ceux ci étaient bien plus réguliers.
Au bout d'une marche qui m'avait semblé interminable, j'entrais dans une vaste salle baignée par une douce lumière.

Plusieurs voix s'élevaient autour d'une table et je reconnu immédiatement celle de mon frère Waz. Mais alors que j'allais le prendre dans mes bras j’eus un mouvement de recul, son corps était recouvert d'une épaisseur de roche et celle ci s'infiltrait jusque dans sa barbe.
En m'apercevant il fut tellement surprit qu'il envoya valser sa nourriture sur son voisin de table. A cet instant je compris que, quoiqu'il puisse lui être arrivé, il restait l'éternel frère étourdi que j'avais toujours connu.

S'en suivit de chaleureuses retrouvailles avec les rescapés du naufrage et de longues discussions pendant lesquelles ils me racontèrent leur arrivées sur l'île à bord d'un radeau de fortune pour certains, ou déposés par les vagues comme je l'avais moi même été.

Comment ils bâtirent un premier campement et en furent chassés tour à tour par la tempête ou par d'étranges bêtes aussi grandes que cauchemardesques. C'est ce qui les avaient poussés à trouver refuge dans les grottes avant de s'enfoncer dans les tunnels.
Comment les mutations étaient apparues, les recouvrant d'une solide couche de pierre qui leur avait permit de creuser à même la roche et ainsi prolonger ces tunnels jusqu'à se sentir hors d'atteinte des dangers extérieurs.

Les conversations se prolongèrent pendant des heures et je finis par tomber de fatigue au milieu de l'une d'elle, bercé par ces voix familières.